critique de film

Après Le retour(Lion d'or), Le Bannissement et Elena, trois films qui ont fait, de leur auteur, l'un des cinéastes russes contemporains les plus passionnants, Andreï Zviaguintsev était une nouvelle fois en compétition à Cannes en 2014 avec ce Léviathan qui sort en France cette semaine. Cette fois-ci le cinéaste engagé va montrer, d'une manière implacable, qu'un quidam, même quand il est animé de la plus grande énergie, ne peut rien contre un rouleau compresseur, les institutions politico-religieuses dans un pays, la Russie, où règne la corruption à tous les étages de la bureaucratie. Le film bénéficie, c'est la marque de fabrique de Zviaguintsev, d'une image magnifique et la mise en scène est, comme toujours, majestueuse mais le film souffre de quelques séquences, notamment des discours, trop didactiques et presques indigestes. En revanche, la vodka qui coule, à flots et sans interruption dans le film, génère quelques moments désopilants. Au final, un film très esthétique, parfois vraiment drôle mais trop démonstratif.