critique de film

A birth of a nation, pour tout cinéphile même s'il ne l'a pas vu, c'est d'abord un film de 1915 (que j'ai étudié plan par plan), chef d'oeuvre cinématographique sur le plan formel mais oeuvre réactionnaire et nauséabonde faisant l'apologie du Ku Klux Klan. A partir du moment où le réalisateur utilisait le titre du Griffith, on pouvait supposer que c'était pour rétablir une certaine vérité dans un certain style. Seulement voilà, Nate Parker est un réalisateur sans aucun talent formel et il filme cette "histoire vraie" comme ce n'est plus possible en 2017. On a l'impression, au fur et à mesure que le film se déroule, avec une lenteur dans l'exposition sans nom et un nombre de faux raccords risibles, que l'on a déjà vu cela cent fois et que le réalisateur ne sait pas que le public à une mémoire cinématographique. Par ailleurs, chaque séquence est filmée avec de gros sabots sans aucune subtilité, et la rébellion finale est d'une trop grande violence pour être honnête. En m'ennuyant ferme, je repensais à la série américaine Riots que j'ai vue en 1977 à la télévision ou à la façon ultra intelligente dont Tarentino parlait d'esclavagisme dans Django unchained. Il faut ajouter que le même Nate Parker joue le rôle principal, celui de l'esclave prêcheur qui se révoltera, sans être très convaincant et n'offre aux autres acteurs que des rôles beaucoup trop manichéens. Enfin, et c'est la goutte qui fait nettement déborder le vase, le discours de ce film est lui aussi fort discutable dans son rapport à la religion. Il n'y a rien à sauver dans ce film.