critique de film

Nicolas Winding Refn était donc à nouveau en compétition à Cannes après son prix de la mise en scène pour Drive.J'avoue que, après Only god forgives, je n'attendais pas grand chose de The neon demon. Et j'avais bien raison. Tout d'abord, le cinéaste semble enfoncer des portes ouvertes en nous révélant que le monde des mannequins est impitoyable et que l'univers de la publicité est superficiel. Pour arriver à ses fins, le réalisateur n'y va pas par quatre chemins et enfile même ses gros sabots et son fim nous propose des séquences qui iront de la nécrophilie saphiste au cannibalisme (deux thèmes très présents cette année dans la sélection cannoise avec plus de réussite, on y reviendra). Mais ce qui semble le plus embarrassant dans ce film, c'est que pour dénoncer tout cela, il n'a d'autre alternative que de recourir à une esthétique, justement, 100% publicitaire, donc hyperstylisée qui laisse le spectateur totalement froid face à une jeune fille, toute en fraîcheur, qui rejoindra très vite le monde impitoyable des mannequins anorexiques. On peut également ajouter que les personnages secondaires (pauvre Keanu Reeves!) uniquement dans la caricature finissent d'achever le film. Les fans de Pusher et Drive avaient été désarçonnés par Only god forgives, ils seront à terre avec ce Neon demon.