critique de film

Voici enfin en France (il n'est pas sorti aux Etats-Unis en salles) le nouveau film de Gus Van Sant qui a été assassiné par la critique lors de sa présentation en compétition officielle au festival de Cannes 2015. On imagine que les distributeurs ont attendu le moment opportun et qu'ils espèrent profiter de l'exposition que la Cinémathèque Française consacre au cinéaste américain. Alors est-ce que La Forêt des songes, devenu Nos souvenirs, méritait un tel accueil critique? La réponse est, quand même oui. Pourtant, tout n'est pas à jeter dans ce film et l'idée de départ qui consiste pour le réalisateur palmé à confronter, sur le thème de la mort, un américain à la culture japonaise est très intéressante, surtout en utilisant une forêt dans laquelle les nippons se suicident. Seulement voilà, le film est plombé par des flash-backs, ultra explicatifs, sur les problèmes existentiels du couple étatsunien qui se révèlent une enfilade de clichés et de moments tellement prévisibles qu'on en rit. Ensuite, lorsque Gus Van Sant fait errer son personnage, interprété par un Matthew MacConaughey peu convaincant, il ne trouve pas le bon chemin et semble prendre son spectateur pour un crétin en voulant lui faire prendre des vessies pour des lanternes. Au final, le réalisateur se perd et ceux qui veulent conserver une certaine image de la filmographie du reéalisateur de My own private Idaho peuvent faire l'impasse.