critique de film

Faut-il se déplacer pour voir Samba le nouveau film du tandem aux 19,4 millions d'entrées. Si on veut voir "Intouchables II", sûrement! En effet, ce film présente bien des similitudes avec le carton du box office 2011. Le dispositif tout d'abord: un jeune africain dans la précarité va aider une personne, évoluant dans un milieu privilégié, mais présentant un handicap (après le fauteuil roulant, le burn out). La distribution ensuite: Omar Sy face à une vedette installée du cinéma français (après François Cluzet, c'est Charlotte Gainsbourg). Le formel enfin: les deux films sont réalisés de la même façon, en surexploitant le champ contre champ et dans un académisme qui interdit toute idée originale de mise en scène. Le film est donc, on l'aura compris, tout sauf une surprise. Omar Sy, avec un léger accent africain (Daniel Auteuil avait retrouvé son accent méridional pour jouer Ugolin dans Jean de Florette) est tout à fait convaincant et Charlotte Gainsbourg est parfaite en femme rive gauche fragilisée par un système professionnel ingrat et oppressant. En seconds rôles, Tahar Rahim et Izïa Higelin sont au taquet pour apporter un peu de folie à un film qui en manque cruellement. En effet, malgré quelques répliques qui font sourire, le film n'a pas vraiment de rythme et surtout on pouvait s'attendre à un "certain" discours sur les sans-papiers qui est ici inexistant? Rappelons que la presse en ce moment parle du collectif de cinéastes (Ferran - Goupil - Amalrik ...) qui vient de se créer pour tourner un court pour défendre les sans-papiers exploités dans la coiffure dans le Xème arrondissement, on peut lire que Toledano et Nakache sollicités n'ont pas réagi: embarrassant mais pas surprenant au regard du contenu de ce film.